Expositions et images > Une géographie des circulations vers Compostelle

13h:30  mercredi 16 juin
Une géographie des circulations vers Compostelle                                                         

Présentation

Associant textes, cartes d’itinéraires individuels et photographies, cette exposition présente le résultat de recherches portant sur la revitalisation contemporaine des itinéraires jacquaires à partir d’un double regard géographique : l’étude des circulations des pèlerins et celle des lieux autour desquels s’organisent leurs mobilités.

Cette réflexion mobilisant conjointement lieux et liens de la mobilité est construite à partir de travaux de terrain menés en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine entre 2018 et 2020. Porté par des chercheurs du LISST (UMR CNRS 5193), ce projet de recherche s’inscrit dans le cadre du programme GeoCompostelle, financé par la région Occitanie et associant dans un même consortium l’Agence des chemins de Compostelle (ACIR Compostelle) et les entreprises Makina Corpus et Autonomens (expertes dans la conception de logiciels libres).

 

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Composition

Exposition composée de 14 kakemonos.
- Cartes : David Lagarde
- Croquis : Patricia Panégos et Sébastien Rayssac
- Photographies : Sébastien Rayssac et lauréats du concours photo Objets de Compostelle
- Conception graphique : Benoît Colas

Liste des oeuvres exposées

Par ordre d'apparition dans la galerie

Photo : plan cadastral de St-Côme-d’Olt

 (Sébastien Rayssac et Patricia Panegos)

Plus qu’un simple itinéraire de randonnée, le chemin de Saint-Jacques peut constituer un levier pour le développement rural. Cette commune atteste des dynamiques territoriales à l’œuvre qui se déclinent autour de sept thématiques identifiées lors de l’enquête de terrain : réaménagement de l’espace public ; immobilier actif ; maintien de l’économie ; consolidation des services ; stabilité démographique ; développement de projets de territoire ; valeur patrimoniale et intellectuelle.

 

Carte 1 : Principaux chemins vers Compostelle.

 (David Lagarde)

 En Europe, une multitude de sentiers labellisés « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle » convergent vers la Galice. En Espagne, la voie la plus emblématique est le Camino Frances. En France, c’est la Voie du Puy qui attire le plus de personnes, avec environ 15 000 pèlerins répertoriés chaque année sur cet itinéraire.

 

Carte 2 : Danièle, des vacances annuelles entre amis

(David Lagarde)

 Chaque année au début du mois d’août, Danièle prend une semaine de vacances avec des amis afin de parcourir la Voie de Tours par étape. Chacun de ses voyages est source d’anecdotes solidement ancrées dans sa mémoire. Arrivée à Logroño en 2019, elle n’a pu poursuivre sa route l’an dernier en raison de la pandémie de Covid-19, mais compte bien poursuivre son chemin l’année prochaine.

 

Carte 3 : Aude : La voie du Puy par étapes. Séjour 1 : 23 au 29 avril 2017

(David Lagarde)

Aude effectue elle aussi le chemin de St-Jacques par étape, à raison de quelques jours de marche par an, toujours accompagnée de sa mère. Cette carte illustre les temps forts du premier séjour qu’elles ont réalisé sur la Voie du Puy.

 

Carte 4 : Voir Compostelle et revenir… L’univers jacquaire de Henri

(David Lagarde)

Depuis qu’il est à pris sa retraite en 2001, Henri s’est pris de passion pour les chemins de Compostelle. Après un premier voyage effectué en 2002 sur la Voie du Puy, il est retourné à 5 reprises jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, pour un total de 6 312 kilomètres de marche !

  

Carte 5 : Caminho Português

(David Lagarde)

Le voyage qu’il a effectué en 2019, à l’âge de 77 ans, sur le Caminho Português est à ce jour son dernier périple sur les chemins de Compostelle. Néanmoins, il compte bien repartir dès que la situation sanitaire le lui permettra.

 

Carte 6 : Les pérégrinations de Céline. Le Puy-Lexos (5 au 27 juin 2019)

(David Lagarde)

Après s’être formée à la médecine ayurvédique lors d’un voyage de plusieurs mois en Inde, Céline a décidé de se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle en partant du Puy-en-Velay. Néanmoins, son objectif principal n’est pas de rallier la Galice, mais plutôt de profiter des hasards de la route. C’est pourquoi elle alterne entre de longues journées de marche et plusieurs jours passés au même endroit, chez des proches ou des inconnus rencontrés en chemin. Partie avec sa mallette d’huiles essentielles sur le dos, elle offre des massages aux personnes qui le souhaitent, en échange du gîte et du couvert.

 

Rencontre

Bernard Falisse

Ma femme et moi, nous nous sommes rencontrés le 14/02/2014.

Le 07/06/2014 nous sommes partis à deux de Bruxelles sur notre chemin de Compostelle avec deux vieux vélos. Au début, chaque week-end, puis par tranches de quelques jours. Nous sommes arrivés à Compiègne à l’automne 2014 sur des vélos neufs acquis peu après l’étape du passage de la frontière franco-belge à Grand-Reng (B.), Vieux-Reng (Fr.). Nous nous sommes mariés le 04/04/2015 et sommes repartis sur notre chemin de Compostelle le 07/04/2015 au départ de Compiègne. Lors de cette étape de 3 jours qui nous a conduit à Orsay, nous avons traversé Paris en passant par la Tour Saint-Jacques. Ma femme avait un vélo de circonstance. D’autres aventures émaillent notre chemin. Les circonstances de la vie font que nous ne sommes encore arrivés qu’à Burgos mais nous venons d’être retraités tous les deux donc nous terminerons après l’été.

 

Mérelle N°28 : offrande à M. Danigo, Labouheyre, le 4 juin 2014.

 Ridha Dhib

« Je suis tracé, donc je trace » est une performance marchée d’environ 1 880 km réalisée sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle du 7 mai au 16 juillet 2014. Au départ de Paris, je réalisais quotidiennement une mérelle, je la portais comme étendard, pour enfin m'en délester à l'étape suivante et cela jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle. En fonction des rencontres et des découvertes, la mérelle était offerte ou accrochée dans un lieu symbolique sur le chemin. Tous les jours, à l’aide d’un pistolet à colle - générateur d'une matière chaude, transparente et visqueuse - je dessinais une mérelle à main levée dans un creuset. J’appliquais la matière de telle sorte qu’elle épouse la concavité du creuset que j'avais par ailleurs parsemé de terre prélevée sur le chemin. Dans ce mouvement, il y a corrélation entre la vitesse du geste, la viscosité de la matière et la variété de lignes tramées. Mérelle est une empreinte volumique et transparente, constellée de fines particules de terre.

 

Bâton calendrier

Henri-Noël Chevalier

Pour mon chemin du Puy à St Jacques en 2005 j'ai confectionné un bâton-calendrier. Pendant deux mois de marche, les jours se répètent et se ressemblent au point d'en oublier ses repères calendaires. Alors j'ai sculpté sur mon bâton un sillon sur lequel je faisais chaque jour une entaille distinguant les jours (encoche), les dimanches (étoile) et les semaines (cercle). Arrivé à Santiago j'ai pu compter 60 entailles.

 

La grenouille chanceuse

 Catherine Gautherie

Pèlerine en 2017 avec un groupe d’amies. Nous marchons le chemin du Puy en Velay. En fin d’après-midi nous arrivons fatiguées à l’auberge. Adepte de yoga, je décide de pratiquer une relaxation. La fatigue étant trop forte, je m’endors en position jambes repliées. Suite à cette posture, mes amies éclatent de rire et me surnomment la Grenouille. En 2018 nous repartons sur le chemin Portugais. Sur celui-ci de nombreuses grenouilles sont représentées devant les maisons. Nous nous informons : pourquoi ? Réponse : c’est un signe de chance. Arrivée à MUXIA dernière étape de notre pèlerinage. Mes amies m’offrent cette petite grenouille, qu’elles se sont procurées à Santiago. Tous les jours, je l’aperçois dans ma vitrine. Elle me rappelle tous ces petits sots d’étapes en étapes.  Les joies, les peines, la solitude, les moments de partage, la persévérance, le découragement, les douleurs et les moments de grâce. De profiter de l’instant présent. Cette petite grenouille me remplit de paix.

Merci mes amies.

 

Mes chaussures

Jean-Luc Mignard

Pourquoi parler de ces deux fausses jumelles ? Parce que je les aime. Pas une ampoule, tout juste un peu de surchauffe en mille cinq cents kilomètres depuis le Puy en Velay. Si ce n’est pas de la godasse mes godillots, mes grolles, mes tatanes, mes shoes. J'adore mes pompes. Tous les soirs, je les bichonne ; j'enlève la semelle, je les mets au soleil pour qu'elles respirent, qu'elles exorcisent le jus de mes chaussettes. Le matin, je les lace avec attention, je les caresse en pensant "Allez encore trente bornes aujourd'hui, je compte sur vous". Et puis, elles savent rester discrètes. Elles seules savent si mes chaussettes ont des trous. Pas besoin de leur dire de lever le pied, elles y vont, l'une après l'autre en sachant que chacune à leur tour, elles prennent le relais de l'autre. Un vrai travail d'équipe. Le soir, elles comprennent que je les retire, que j’en ai un peu marre de les porter. Elles ne s'en offusquent pas. Elles sourient en me voyant avec mes nu-pieds ; elles savent bien que ces petites claquettes qui se la « pètent » ne seraient même pas capables de faire un dixième du chemin. Alors elles attendent patiemment le lendemain matin. Allez vivement demain.

 
Panneau Compostelle

Florence & Mélanie Riga

 Ma sœur et moi avons parcouru, côte à côte, le chemin de Pamplune à Saint-Jacques. N'ayant jamais fait une telle randonnée ; nous nous sommes entraînées, chez nous, en Belgique. Armées d'un guide du chemin, nous avons commencé notre Aventure. En route, mues par le plaisir de partager ces moments ensemble, par l'envie de se relever ce défi physique et par le besoin de réfléchir sur nous-mêmes, nous sommes arrivées devant une maison, devant ce panneau. Il symbolise pour nous, ces nombreux temps de réflexion que nous avons eu sur le chemin. Des réflexions à laisser derrière nous et celles à développer, celles à mettre au compost et celles qui nous aiderons à composer un futur meilleur.

 

 

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L'exposition Images de mobilités bénéficie du soutien financier du laboratoire Migrations internationales, espaces et sociétés Migrinter (UMR CNRS 7301, Université de Poitiers), de l’Université de Toulouse Jean Jaurès (AAP 2020 Diffusion des savoirs), de la région Occitanie et de l’Université Gustave Eiffel (geoflowiz – TTT 2020). 

 

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